Je reçois souvent des courriels de parents adoptifs adhérents à
MAEVA POLYNESIE, qui s’étonnent de ne recevoir que peu de nouvelles
de notre association. Le journal semble-t-il, est bien trop rare. Un par an voire
un pour dix huit mois, c’est peu certes, mais nous ne pouvons faire plus,
sachant que nous sommes tous bénévoles, et que notre activité
associative vient se surajouter à nos vies de famille, à notre activité
professionnelle, et à d’autre investissements « collatéraux
» tels que le représentation familiale dans des organismes officiels.
Par ailleurs nos enfants ont grandi . Lors de la création de MAEVA en 1995,
nous étions tous de « jeunes » parents , entendez par là
que nous avions des enfants en bas âge. Nos charmants bambins sont devenus
des préadolescents et adolescents plus grands et plus costauds que nous
pour la plupart, avec les soucis qui vont avec…. A la difficulté
existentielle liée à l’adolescence vient s’ajouter les
questionnements sur l’adoption, sur les origines, et sur l’identité
culturelle. Les voyages vers la Polynésie et la rencontre avec leurs géniteurs
restent une démarche dont nous ignorons la portée sur leur psychisme
en formation. La confrontation est souvent bien vécue mais quelquefois
mal et de toute façon elle est extrêmement « impliquante ».Elle
nécessite des remaniements psychiques qui peuvent être douloureux
pour les enfants comme pour les parents. ( cf le témoignage de Catherine).
L’adolescence parfois difficile de certains de nos enfants est-elle la conséquence
de cette spécificité polynésienne ? Jean Vital de MONLEON
pédiatre et anthropologue spécialisé dans l’adoption
en Polynésie développe dans ce numéro, un article «
ADO2 » dans lequel il explique les causes possibles du mal être des
adolescents.
J’ai envie de dire combien le fait de se retrouver entre nous lors de nos
réunions de familles adoptives nous aide à échanger sur nos
difficultés et nos bonheurs. S’il n’avait que cette dimension,
notre regroupement aurait déjà sa raison d’être tant
il est important de ne pas rester seul face à nos difficultés.
A chaque âge un questionnement différent. Parmi les jeunes parents
certains découvrent avec déception que les parents biologiques ont
signé, aux deux ans de leur enfant, un consentement à l’adoption
simple. Même si la plupart d’entre nous sont des inconditionnels de
l’adoption plénière car elle rassure par son côté
irrévocable, l’adoption simple ne doit pas être vécue
comme une demi-adoption. Elise LE BOUAR , juriste et maman adoptive fait le point
sur les différences entre ces deux types d’adoption.
Vous trouverez encore dans ce numéro le « carnet rose » annonçant
l’arrivée des enfants dans nos familles, le témoignage d’un
jeune garçon de 13 ans qui est retourné dans son pays d’origine
en 2005, un compte rendu des différentes activités nationales ou
régionales sans oublier les photos de nos enfants.
Longue vie de bonheur à notre Association et aux familles qui la composent.